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Une Page À La Fois

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By Anaël Verdier

Vous êtes auteur et vous vous interrogez sur votre pratique. Vous voulez accéder au prochain niveau de votre indépendance et de votre pratique. Vous voulez construire une carrière épanouissante et durable, inscrite. Ce podcast est pour vous.
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Épisode 1 : À quoi sert la fiction ?

Une Page À La FoisDec 07, 2022

00:00
36:44
Episode 61 | L'histoire que l'on raconte n'est pas celle que l'on croit

Episode 61 | L'histoire que l'on raconte n'est pas celle que l'on croit

En démarrant un projet, l'auteur est animé par un sujet, une envie, souvent vague.

Traduire cette envie en termes dramaturgiques permet de transformer un sujet en histoire. Si j'écris sur les société secrètes (un sujet vague), comment je peux en faire un objectif chargé de cohérence et d'enjeu pour mon protagoniste dès l'acte 1 ?

Ensuite, pendant l'écriture, l'histoire se transforme. Le personnage apprend des choses sur le monde qui l'entoure, sur lui-même, sur ses ressources et sur son objectif.

Il n'est pas rare que l'objectif annoncé en début d'acte 2 soit atteint ou définitivement inaccessible dès le midpoint. Pourtant, l'histoire n'est pas finie. C'est là que le conflit se verticalise, qu'il descend vers quelque chose qui résonne plus fort dans les tripes du personnage.

Si le premier objectif est souvent une projection mentale, quelque chose de conceptuel, celui qui se précise au midpoint -- dans la continuité thématique du premier, est davantage incarné.

S'il est possible d'anticiper sur cette mutation du moteur d'action du protagoniste, la plupart du temps, elle survient d'elle-même, naturellement, dans l'écriture, ce qui peut dérouter l'écriture.

Prendre conscience de ces évolutions permet de les intégrer à notre méthodologie sous la forme de checkpoints réguliers qui permettent de réévaluer l'histoire, son sens et sa direction.

Nov 24, 202311:04
Episode 60 | Midpoint, métaphore, structure
Nov 22, 202312:51
Episode 59 | Comparaison, “Assez”, évolution de nos aspirations. Les lignes d’arrivée sont des lignes de départ

Episode 59 | Comparaison, “Assez”, évolution de nos aspirations. Les lignes d’arrivée sont des lignes de départ

Pour construire une "carrière" (disons, un parcours) d'auteur, nous devons constamment faire des choix.

Pour éclairer ces choix, il n'est pas rare que nous comparions les résultats de notre pratique à celle des autres, ceux qui réussissent "mieux" que nous.

Mais nous oublions d'interroger leur contexte, leurs aspirations, les biais qui ont informé leurs propres décisions.

Nous oublions surtout de ramener notre conscience sur nos priorités. Pourquoi écrivons-nous en ce moment ? Pourquoi avons-nous choisi ce projet-ci plutôt que celui-là ? Sur quels aspects de notre pratique cherchons-nous à gagner en assurance, en compétence et en confiance ?

Cet épisode est une invitation à reprendre de la perspective non seulement sur l'évolution de la frontière de nos projets (cf épisode 57) mais aussi sur celle de nos aspirations professionnelles.


Nov 20, 202316:03
Episode 58 | Systèmes d'Organisation - les bases

Episode 58 | Systèmes d'Organisation - les bases

Dès que vous avez une pratique d'écriture régulière, la masse de textes que vous produisez devient envahissante.

Vous en avez de partout.

Entre les embryons d'idées, les v1 en cours d'écriture, les v1 à réécrire, les versions définitives, les textes envoyés, ceux qui sont en attentes de réponses, les textes publiés qu'il faut promouvoir et tout ce qu'il y a au milieu, vous pouvez avoir l'impression d'être submergé dans un océan de mots.

Construire un système d'organisation devient vite nécessaire.

Ce système, vous pouvez le baser sur des posts-its et des dos d'enveloppes ou mettre en place des interrelations complexes entre plusieurs bases de données dans un outil comme Notion.

Avant de choisir l'outil. Avant de mettre en place le moindre système, vous devez commencer par les bases : identifier ce que vous attendez de votre système.

À quoi doit-il vous servir ?

Comment vous aidera-t-il à construire une pratique créative pérenne ?

Le bon système est celui qui vous convient. Il vous ressemble. Il vous aide à atteindre les résultats qui sont importants pour vous et il évolue avec vous.

Un excellent système d'organisation va plus loin et devient même un rouage indispensable de votre processus créatif.

J'aborde toutes ces notions dans cet épisode qui sera complété dans quelques semaines par des tuto sur Notion.


Nov 19, 202312:03
Episode 57 | Vie du projet et démarche artistique
Nov 18, 202314:27
Episode 56 | Nouvelles, Confiance, Expérience

Episode 56 | Nouvelles, Confiance, Expérience

Je prépare mon prochain stage d'écriture de nouvelles (16 et 17 Décembre en visio !) alors je pense nouvelle, je dors nouvelle, je mange nouvelle.

Dans l'épisode d'aujourd'hui je parle de comment la nouvelle construit notre confiance dans notre capacité à aller au bout des projets.

Et comment elle nous équipe pour faire face aux états émotionnels qui accompagnent TOUS les projets d'écriture (et les projets créatifs en général).

C'est une dimension à laquelle on se prépare trop peu. On pense structure, personnages, genre, etc etc mais quid de ce que l'écriture nous fait vivre ?

Quid des doutes qui nous frappent à chaque étape du projet ?

Comment les apprivoiser ?

En écrivant, bien sûr, mais surtout en terminant assez de projets avec assez de curiosité pour réaliser que ces doutes n'ont rien d'aléatoire. Ils sont systématiques et ils sont dûs à des facteurs souvent extérieurs à notre compétence et au projet.

En apprenant à les reconnaître, on peut leur enlever de leur charge et éviter qu'ils ne nous fassent dérailler. La méthodologie créative, c'est aussi une méthodo qui inclut le cheminement émotionnel de l'auteur pendant qu'il écrit son texte.


**

Pour bénéficier d'un accompagnement au plus proche tout au long de votre carrière, rejoignez le mastermind.


Pour participer au stage d'écriture de nouvelles et avoir une première expérience du travail avec moi, c'est ici.

Nov 17, 202319:55
Episode 55 | Nommer les blocages pour les dépasser

Episode 55 | Nommer les blocages pour les dépasser

Il arrive dans notre pratique que nos émotions nous empêchent de prendre des décisions rationnelles et durables.

Enfermés dans nos frictions, nous perdons la vision à long-terme et réagissons à chaud, de manière épidermique.

Notre vision se réduit. Notre cerveau passe en mode "survie" et préservation d'énergie.

Nous nous dispersons sans savoir pourquoi. Ces symptômes (irritabilité, dispersion, décisions prises dans l'urgence) peuvent nous encourager à regarder ce qui lutte en nous.

En nommant la friction, nous pouvons commencer à la résoudre.


C'est de ça que parle cet épisode. De ce moment où l'on émerge de l'autre côté du blocage.


Pour en savoir plus sur le mastermind, où vous pourrez partager les étapes de votre propre parcours d'auteur et sortir de votre caisse de résonance : https://anaelverdier.com/mastermind/

Nov 16, 202316:60
Episode 54 | Par-delà architecte et jardinier
Oct 31, 202312:36
Episode 53 : Quand une "bonne" idée nous sabote

Episode 53 : Quand une "bonne" idée nous sabote

Il arrive que de nouvelles idées séduisantes nous détournent de la simplicité du travail. Après tout, le travail régulier et répétitif de l'écriture peut nous paraître laborieux et inviter une forme de lassitude, une envie de stimulation.

D'autres fois, c'est justement le confort dans lequel la régularité du projet nous installe qui ouvre la porte à de nouvelles idées créatives -- il nous faut un certain confort pour être durablement créatif.

Dans les deux cas, si nous nous laissons séduire sans prendre de recul, nous pouvons mettre à mal l'équilibre délicat que nous avions réussi à créer entre notre vie et nos projets.

Oct 27, 202314:31
Episode 52 | Reprise

Episode 52 | Reprise

Après un hiatus de 6 mois, le podcast revient en force avec une réflexion sur les élans qui entraînent nos activités créatives, la nécessité de faire des pauses et la négociation constante à laquelle nos circonstances en perpétuelle évolution nous force.

Négocier avec notre énergie, notre disponibilité créative, mais aussi entre nos projets et nos envies.

C'est reparti pour 48 nouveaux épisodes pour finir cette 2e moitié de première saison de podcast.

Oct 13, 202313:44
Episode 51 | Dramatisation → tension et enjeux
Apr 11, 202312:30
Episode 50 | Objectif, Motivation, Transformation

Episode 50 | Objectif, Motivation, Transformation

Caractériser les personnages est loin d’être une activité séparée de la construction de l’intrigue. C’en est même le berceau.

En interrogeant ce que veulent les personnages et ce qui motive ces objectifs, nous facilitons le travail de construction. Chaque élément constitutif du personnage doit être montré, traduit en actions, en situations, en personnages avec lesquels notre protagoniste pourra entrer en relation.

Plus encore, la caractérisation porte la promesse de transformation du personnage. Quand il a atteint son objectif, que lui reste-t-il à construire ? Ce n’est que le milieu de l’histoire.

En retour, les événements traversés par le personnage aident à le définir : comment il réagit, comment il prend position, comment il est à son tour affecté par les événements.

La construction dramatique est un dialogue constant entre ce que veut le personnage, ce dont il a besoin, ce qu’il apprend de lui-même et comment tout contribue à son individuation.

Apr 09, 202313:08
Episode 49 : Caractériser des personnages | Du bon usage des détails
Mar 29, 202311:41
Episode 48 | Faire porter une voix au projet, donner de la place au lecteur et embrasser sa propre vulnérabilité

Episode 48 | Faire porter une voix au projet, donner de la place au lecteur et embrasser sa propre vulnérabilité

Un livre, c'est d'abord une vision du monde qui s'exprime.

En gagnant en clarté sur cette voix qu'exprime le projet, nous pouvons aller plus loin dans l'audace donnée à l'histoire. Nous multiplions aussi les critères de décision qui nous aident à choisir les motifs (narratifs, dramatiques, stylistiques, ...) du projet.

Lorsque nous prenons la décision de publier le projet, nous réfléchissons à la place que nous souhaitons laisser au lecteur : comment l'embarquer, comment donner de l'espace à son imaginaire, comment renforcer l'effet "miroir" qui permet au lecteur de se reconnaître dans le monde incarné par l'intrigue et les personnages, comment impliquer le lecteur dans l'expérience de l'histoire ?

Mais écrire pour cet impact, écrire pour incarner un regard fort et assumé sur le monde, c'est aussi s'ouvrir à la critique. Publier porte sa dose de risque émotionnel, c'est un acte qui demande d'être à l'aise avec sa propre vulnérabilité.

Ces trois dimensions du projet (ce que je lui fais porter, à qui je le destine, comment j'accueille ce qu'il exige de moi) permettent, lorsqu'elles sont intégrées consciemment au processus créatif, de faire une œuvre d'auteur plus forte et audacieuse.

Mar 21, 202313:38
Episode 47 | Revendiquer la marginalité de l'artiste est un engagement politique

Episode 47 | Revendiquer la marginalité de l'artiste est un engagement politique

Revendiquer la reconnaissance de l'artiste dans les politiques existantes, n'est pas la seule forme d'engagement politique accessible à l'artiste.

L'artiste, en tant qu'il offre un regard décalé sur la société, en tant qu'il est à même de faire des contre-positions sociales, de valoriser des comportements et des valeurs qui vont à l'encontre du statu quo, gagne à défendre et revendiquer sa marginalité.

En restant hors du champ législatif sur le travail, en s'assumant comme un "travailleur pas comme les autres", l'artiste préserve, pour lui-même et pour ses œuvres, une position privilégiée qu'il met en danger à partir du moment où il réclame les avantages (et les contraintes) de la classe travailleuse.

Là où la situation se complexifie c'est que l'artiste est aussi un technicien (mais pas que) et un membre à part entière de la société marchande. Il avance donc sur le fil ténu entre appartenance et marginalité, comme le fou du roi qui vit des largesses de la cour sans faire partie de la cour.

L'artiste occupe une place fragile.

Observateur, commentateur, critique, il façonne des lentilles à travers lesquelles la société peut se voir, il invente des société alternatives à partir desquelles l'avenir peut se rêver et se construire.

À trop vouloir recevoir reconnaissance et avantages sociaux, il risque de perdre sa singularité. À trop se revendiquer "travailleur comme les autres", il risque d'abandonner sa casquette d'artiste au profit de celle de pur technicien, producteur de contenus, ouvrier des disciplines artistiques qui fabrique de simples produits de consommation vidés de leur capacité de subversion, vidés de leur aptitude à engendrer du rêve et à transformer les existences.

Au lieu de revendiquer plus de confort, exigeons la sanctuarisation de notre marginalité, de notre droit à la contestation, à la contemplation, et faisons proliférer un rapport esthétique et utopiste au monde.

Devenons pirates, monnayant avec stratégie nos compétences d'artistes sans jamais perdre l'insolence bohémienne qui nous caractérise. Et que ce soit là notre acte politique le plus marqué.

Références :

https://www.liberation.fr/culture/retraites-des-artistes-auteurs-une-reforme-deletere-pour-un-secteur-deja-precaire-20230313_3Y233FPTPVFCXOPVNCAAMWDPPM/

Ma newsletter : https://cdd.anael.email/

Mar 20, 202312:02
Episode 46 | Ajustements et vie d'un projet

Episode 46 | Ajustements et vie d'un projet

Plus un projet avance plus ses intentions se précisent. On explore différentes pistes. Certaines fonctionnent, d'autres pas. Le projet mûrit.

Un projet qui avance, c'est aussi le temps qui invite de plus en plus d'autres projets, d'autres engagements, qui remet en question l'organisation durement conquise.

S'engager dans un projet, ce n'est pas dire "je tiendrai bon tant que ce sera facile" mais "je sais que ce sera difficile et je suis prêt à tenir bon dans la tourmente".

Quand on arrive au cœur de cette tourmente, quand notre compréhension du projet ne tient plus (souvenez-vous, il a mûri, il n'est plus le même), alors les choses deviennent sérieuses et la tentation d'abandonner, de renier son engagement, grandit.

Pourtant, c'est là que tout se joue : non seulement l'objet que l'on confectionne mais aussi l'expérience intime qu'il permet. En persévérant, en tenant bon face à l'incertitude, en trouvant les ressources qui nous permettent de nous ajuster à l'évolution de nos contraintes, nous devenons un autre.

Plus confiant dans la magie qui permet à quelque chose de naître là où il n'y avait rien qu'une idée, un peu vague, un peu folle. Plus confiant dans notre aptitude à respecter nos engagements (donc plus enclins à nous réengager plus tard). Plus confiant dans notre capacité à traverser les murs des impasses qui se dressent face à nous, inévitablement, dans la vie d'un projet. Cette confiance est fondatrice de notre aptitude à construire une carrière d'écriture qui nous ressemble et nous épanouisse.

Aujourd'hui, et depuis plusieurs épisodes, ce podcast traverse une certaine tourmente. Je peine à publier au rythme que je m'étais imposé. Je ne suis plus sûr de la direction que je souhaite lui donner. C'est pour ce moment que j'ai lancé ce projet. Parce que c'est dans ce moment qu'il déploiera son meilleur potentiel et son meilleur impact.

Dans cet épisode, je reviens sur les causes de mon changement de rythme et sur les solutions que j'expérimente pour retrouver mon allure de croisière.

Mar 09, 202312:31
Episode 45 | Émotions du personnage vs Émotions du lecteur

Episode 45 | Émotions du personnage vs Émotions du lecteur

Deuxième partie d'une série sur les différents niveaux auxquels l'émotion s'exprime dans l'écriture (écouter le premier volet), cet épisode explore quelques techniques visant à faire vivre une expérience émotionnelle différente au personnage et au lecteur.

On peut, par souci de varier les plaisirs, souhaiter éviter l'identification personnage-lecteur et créer une distance entre eux.

En fonction du contexte, en fonction de notre intention, on emploiera l'une ou l'autre des techniques narrative et stylistique décrites aujourd'hui.


Mar 08, 202309:34
Episode 44 | Les émotions de l'auteur ne doivent pas bloquer les émotions des personnages

Episode 44 | Les émotions de l'auteur ne doivent pas bloquer les émotions des personnages

Les personnages ont cette fâcheuse tendance à se mettre dans des situations impossibles. Ils se jettent à la face du danger comme si c'était la chose la plus saine et naturelle du monde. 

Les auteurs, qui les aiment d'un amour vache, en rajoutent en ajoutant péripéties, obstacles, rebondissements et autres impasses dramatiques pour pimenter leurs aventures.

Il en résulte des émotions, des tas d'émotions vécues par le personnage, de plus en plus intenses. Si intenses parfois qu'elles mettent l'auteur mal à l'aise.

Dans ces moments-là, nous devons veiller à ce que nos émotions ne nous empêchent pas d'aller au bout de nos scènes. Quand, pour notre confort, nous coupons court à une situation, quand nous "sauvons" le personnage, quand nous synthétisons une étape du récit, nous privons le personnage de son expérience et le lecteur de son plaisir.

Cet épisode est le premier de deux épisodes sur la distinction entre les émotions des personnages et celles de l'auteur et des lecteurs.



Mar 07, 202308:42
Episode 43 | Clarté des intentions, clarté des décisions

Episode 43 | Clarté des intentions, clarté des décisions

Ne pas savoir avancer, douter, froisser la page et repartir de rien, se demander si une autre idée ne serait pas meilleure, revenir en arrière, changer de décision encore et encore jusqu'à ne plus reconnaître son projet, tout cela vient d'un manque de confiance dans notre capacité à aiguiller le projet dans une direction qui nous intéresse.

Et ce manque de confiance vient, pour beaucoup, souvent, d'un manque de clarté de nos intentions ou d'un manque de clarté de nos décisions.

Qu'est-ce qu'une intention claire ?

C'est avoir décidé avant le passage à l'écriture les grandes lignes de ce que l'on écrit (l'intrigue, les personnages et l'univers a minima), de pourquoi on l'écrit (ce qui nous fait vibrer dans le projet) et de comment on souhaite l'écrire (l'expérience de lecture que l'on veut proposer).

Une décision claire, c'est une décision que l'on a pris le temps de conscientiser et d'intégrer, une décision sur laquelle on choisit de ne pas revenir, même si l'on ne sait pas trop d'où elle vient, même si l'on ne sait pas trop où elle va.

Notre travail, en tant qu'auteur, ce n'est pas d'avoir de bonnes idées mais de raconter de bonnes histoires avec les idées que l'on a.

Et pour cela, nous devons cesser de douter sans cesse de nos idées et nous intéresser davantage à ce qui peut les rendre palpitantes.

Mar 06, 202310:11
Episode 42 | Approfondissements

Episode 42 | Approfondissements

Plusieurs fois dans le projet, parce qu'on le découvre en l'écrivant, nous avons besoin de prendre un pas de recul et de repenser notre intention

Que cherchons-nous à raconter ?

Que voulons-nous dire ?

Comment pouvons-nous aller plus loin.

Une histoire est comme une poupée russe, qui se dévoile pendant l'écriture. Et si les histoires sont, comme le suggèrent plusieurs théories, une manière pour notre inconscient de nous mettre au contact de motifs psychiques importants pour nous, alors nous accédons peu à peu au sens que ces histoires portent pour nous.

Ce n'est que lorsque nous avons été au bout de la trajectoire émotionnelle de l'histoire que nous avons le sentiment de son achèvement.

Alors, à plusieurs reprises, nous devons sortir de la production, (re)penser le projet, son sens, sa justesse, pour les personnages comme pour nous, et revenir à l'écriture forts de ces interrogations.

Mar 05, 202312:02
Episode 41 | Savoir abandonner un projet

Episode 41 | Savoir abandonner un projet

Après avoir abordé la nécessité de persévérer pour finir nos projets, il me semblait important d'équilibrer la conversation en regardant quand il pouvait s'avérer nécessaire d'abandonner un projet.

Certains projets vont dans une direction qui n'est pas alignée avec nos intentions.

D'autres ne vont nulle part et n'ont simplement pas le "jus" pour que ça change.

Parfois, c'est l'envie qui nous manque. Mais abandonner (ou continuer) un projet ne doit pas être une décision uniquement émotionnelle. Avec quelques questions simples, nous pouvons apporter de la rationalité à cette décision.

En clarifiant nos intentions.

En clarifiant la dynamique du projet.

En clarifiant ce qui nous fait douter (si on est à penser abandonner, c'est qu'il y a un grain).

Parfois il est préférable d'arrêter les frais et de passer à une autre histoire. Cet épisode explore différentes pistes qui peuvent nous aider à prendre pour cela la  décision la plus éclairée possible.

Mar 01, 202314:18
Episode 40 | Se positionner comme un pro

Episode 40 | Se positionner comme un pro

Quelque chose dans la manière dont les auteurs débutants se représentent les éditeurs : comme des génies capables d'exaucer tous leurs vœux et signent n'importe quelles conditions pour l'"aboutissement" d'être édité.

Et si l'édition était d'abord une affaire de rencontre ? Pas dans un sens romantique où les âmes se reconnaîtraient mais au sens d'un partenariat professionnel où deux porteurs de compétences complémentaires unissent leurs forces et leurs visions.

L'auteur sait écrire. Il sait donner vie à une vision artistique que l'éditeur développe dans l'intégralité de son catalogue. L'éditeur sait mettre en valeur le travail d'un auteur. Il ne sait pas uniquement fabriquer des livres mais les vendre et les promouvoir.

Pour parvenir à cette symbiose, l'auteur doit se positionner comme un professionnel. C'est-à-dire quelqu'un qui, à la fois sait faire les compromis indispensables à toute relation solide ET sait valoriser son savoir-faire.

Une bonne relation c'est un relation dont toutes les personnes impliquées bénéficient, dans laquelle chacun sent qu'il a une place, se sent entendu en même temps qu'il sait prendre sa place et se faire entendre. La relation éditoriale durable commence donc quand l'auteur se respecte tout en respectant l'éditeur.

Je précise, parce que souvent les auteurs pensent qu'être édité est une validation inconditionnelle de leur génie, que leur œuvre ne doit pas être touchée, que l'éditeur fera tout le travail alors que c'est simplement une nouvelle étape dans la vie d'un livre, une étape dans laquelle l'auteur a sa place et sa responsabilité à parts égales avec l'éditeur.

J'aborde aussi quelques notions de gestion de projet pour naviguer les accidents de la vie sans manquer nos échéances.

Feb 24, 202313:30
Episode 39 | Réécrire, ce n'est pas écrire à nouveau

Episode 39 | Réécrire, ce n'est pas écrire à nouveau

À l'issue du premier jet, beaucoup d'auteurs se sentent démunis.

Ils réalisent que le texte qu'il tiennent entre les mains a peu à voir avec l'idée qu'ils se faisaient du livre qu'ils voulaient écrire. C'est lié au phénomène de mise en action d'une idée.

Quand une idée naît dans votre esprit, elle existe sous toutes ses formes possibles (en potentialité). L'écrire vous force à donner naissance à une seule de ces formes, ce qui engendre nécessairement un décalage et de la frustration (c'est le principe de réalité).

Plutôt que de chercher l'excitation de la nouveauté dans une autre idée ou dans une autre version de la même histoire, vous pouvez apprendre à identifier le potentiel de chaque scène et à l'exploiter pour faire la meilleure version possible du texte que vous avez produit.

Vous y gagnerez en flexibilité narrative et en sentiment de compétence. Vous y gagnerez aussi en rapidité de production et en plaisir.

Pour cela, vous devez commencer par vous familiariser avec la frustration qui suit tout passage de l'idée au texte et apprendre à dissocier ce phénomène de l'idée que vous avez "raté" votre projet.


Feb 23, 202312:30
Épisode 38 | Écrire l'altérité, pas le confort

Épisode 38 | Écrire l'altérité, pas le confort

Il est facile de se laisser tenter à une écriture qui ne heurte personne, susceptible de plaire à tout le monde.

C'est le chemin d'un livre jetable, sitôt lu sitôt oublié, même s'il peut être divertissant.

La trajectoire d'un auteur -- qui n'aspire par à n'être qu'un technicien mais qui veut laisser une marque chez ses lecteurs -- est faite de livres impactants.

Cet épisode explore l'impudeur qui permet à nos histoires d'incarner une altérité forte pour nos lecteurs.

Cette altérité peut élargir leur perception du monde en leur en donnant à voir certains aspects auxquels ils ne sont pas habitués.

Elle peut également servir de miroir et aider le lecteur à se sentir mieux avec lui-même, à se repérer avec plus d'aisance dans un monde qui ne lui donne pas toujours les clés pour se comprendre ou prendre sa place.

Oser l'écriture de l'altérité, c'est refuser un certain confort parce que cela demande d'aborder les thématiques qui touchent à la fragilité de l'humain, et de mettre en lumière les parts d'ombre et de vulnérabilité des lecteurs.

La littérature est en ce sens aux antipodes de la culture de masse qui cherche à uniformiser, à gommer la vulnérabilité, à, surtout, ne heurter aucune sensibilité.

Dans cet épisode, nous regardons la démarche d'écriture consciente qui permet d'aller plus loin dans l'expression et l'incarnation des thématiques de nos livres.

Nous explorons aussi comment cette écriture consciente permet également une communication plus en cohésion avec notre œuvre littéraire (on publiera sur les réseaux, sur nos blogs, dans les média, des contenus en cohérence avec le fil conducteur thématique de notre œuvre).

Feb 22, 202314:33
Episode 37 | Écrire pour le corps
Feb 21, 202313:27
Episode 36 | L'inévitabilité de l'échec
Feb 03, 202310:60
Episode 35 | Sur dix projets...
Feb 02, 202310:13
Episode 34 | Rangements

Episode 34 | Rangements

Je ne suis pas le seul à qui ça arrive. J'en ai lu un exemple dans le livre de Dani Shapiro, Still writing (qui fête ses 10 ans cette année). J'en ai parlé longuement et à plusieurs reprises avec des amis auteur : en début de projet, ou quand ça coince en cours de route, tous, nous rangeons nos appartements. C'est comme s'il y avait une corrélation entre l'acte de ranger notre espace et celui de ranger notre esprit. Comme si réarranger nos bibliothèques, trier nos papiers et réassigner nos objets faisait écho au travail d'organisation mentale nécessaire à l'émergence d'une histoire.

En organisant l'espace, on occupe le corps et l'attention, ce qui laisse le champ libre à ce qui crée en nous (c'est mystérieux, non, cette façon qu'ont les images et les idées d'émerger de soi spontanément). En organisant l'espace, on envoie aussi le message symbolique qu'on a l'intention d'accéder à la clarté. De faire de l'ordre.

En retour, notre cerveau, notre inconscient, le p'tit lutin de notre créativité, la constellation neuronale qui nous permettent d'inventer des histoire choisit, dans notre expérience du monde et de la fiction, les expériences qui seront sympa à garder pour le projet et celles qui ne seront pas à son service.

Encore faut-il avoir préparé le terrain et formulé les questions qui nous intéressent, qui serviront de ligne conductrice au projet.

Et ne pas nous attendre à un résultat instantané. Il y a de la magie et du mystère dans le processus mais il y a aussi un certain délai. Si l'on range c'est pour céder la place à ce qui crée en nous. S'engage alors un dialogue entre nos intentions et notre intuition, entre la partie de soi qui décide et celle qui propose.

C'est un joli ballet.


Feb 01, 202310:32
Episode 33 | La bible de série
Jan 31, 202311:45
Episode 32 | Tenir la Durée

Episode 32 | Tenir la Durée

Beaucoup d'aspirants auteurs fantasment davantage sur le livre qu'ils aimeraient avoir écrit que sur le fait d'écrire le livre. On les comprend. La fenêtre par laquelle on accède aux artistes, c'est celle de leurs œuvres, rarement -- voire jamais -- celle de leur pratique. Qui saurait dire à quoi ressemble le quotidien d'un romancier ? Qui saurait raconter comment est l'intérieur de son crâne pendant qu'il rédige ses pages ?

Comme on n'a comme référence que le produit de la pratique, c'est sur ce produit que se concentre notre attention. On en néglige le chemin qui a permis d'aboutir à l'œuvre. Si bien que lorsque l'apprenti auteur se met au travail et qu'il rencontre une matière pas toujours amicale, pas toujours très malléable, il peut être dérouté, croire que quelque chose lui manque (comme un talent), et se décourager.

S'engager sur un projet de longue haleine implique de rencontrer une matière vivante que l'on apprivoise en la travaillant. Le livre prend une orientation différente de ce que l'on avait imaginé. La structure que l'on pensait hyper solide s'avère être remplie d'impasses ou superficielle. En avançant dans le projet, nous sommes confrontés à cette réalité : écrire n'est pas facile. Cela demande des efforts. Cela nous pousse dans nos retranchements. Cela nous fatigue. Cela nous oblige à développer des ressources que l'on ne connaît pas encore.

Le cadre de notre engagement est un support pour fournir l'effort qui nous permettra d'atteindre le projet. Définir une échéance. Définir la taille du projet. Nous rappeler pourquoi il est important pour nous non seulement de finir le projet mais d'être dans la pratique de l'écriture, cette pratique offrant sa propre récompense en joie de vivre, en sentiment d'alignement, en sentiment d'autonomie et de proactivité, d'investissement de notre existence.

Ce cadre permet de tenir le cap y compris quand la lassitude s'installe -- elle est souvent le signe qu'il faut donner un nouveau souffle au projet. ce nouveau souffle on le trouve en orientant différemment l'histoire, ou en approfondissant ce qui nous pousse à être là. Parfois, c'est tout simplement en persévérant, en passant le cap de la difficulté actuelle, que l'on retrouve l'énergie et l'envie d'atteindre le point final du livre. 

Références mentionnées dans le podcast

Éloge du Carburateur, Matthew B. Crawford

Contact, Matthew B. Crawford

Jan 30, 202313:21
Épisode 31 | Ecriture sérielle/écriture d'unitaire

Épisode 31 | Ecriture sérielle/écriture d'unitaire

Les auteurs de séries sont de plus en plus demandés et comprendre les différences entre l'écriture d'unitaire et l'écriture sérielle devient fondamental.

Loin d'être uniquement formelles, ces différences plongent jusque dans la vision du monde que leurs formats portent.

Mais les séries modernes brouillent les pistes en empruntant fortement à la fois aux structures bouclées classiques (pensez sitcoms) et aux structures feuilletonnantes (pensez très longue histoire découpée en chapitres plus digestes), si bien qu'on ne sait plus trop si l'on regarde un série cyclique (la série bouclée décline son concept à l'infini) ou qui avance (la série feuilletonnante se dirige vers une fin classique).

En nous sensibilisant aux enjeux de la série et à leurs conséquences sur la progression (ou illusion de progression) de l'intrigue, nous acquerrons une intelligence structurelle plus vaste et pouvons mieux nous adapter aux exigences de nos commanditaires.


Jan 27, 202311:19
Episode 30 | Exercer notre métier
Jan 26, 202312:20
Episode 29 | Écrire des scènes denses grâce à leur contexte

Episode 29 | Écrire des scènes denses grâce à leur contexte

Le souci #1 des auteurs c'est de raconter des histoires assez denses pour être intéressantes. Rien de pire que d'écrire un texte anecdotique. Pourtant, la plupart d'entre nous nous précipitons dans l'écriture, concentrés, selon notre tempérament, soit sur le fait de dérouler l'action soit en posant des blocs de descriptions qui noient le récit de détails dont peu ont un impact réel sur la scène.

Créer de la densité, c'est offrir au lecteur une expérience globale plus riche. C'est faire en sorte, par exemple, que l'atmosphère de la scène oriente le lecteur dans sa compréhension de ce que vit — et ressent — le personnage. On travaillera en deux temps. D'abord la pose (ou l'analyse) d'une intention émotionnelle pour la scène. Ensuite, la mise au jour des éléments présents dans le contexte qui permettent d'illustrer cette intention.

Si le personnage est joyeux, comment le contexte de la scène évoque la joie ? S'il est en colère, comment le contexte reproduit la tension de la colère ?

Plus tard, quand vous maîtriserez cet écho du contexte avec le personnage, vous pourrez vous essayer à l'exercice plus subtil (et plus périlleux) du contraste en opposant atmosphère et émotion du personnage.

En portant cette attention aux détails de la narration, nous offrons une expérience plus immersive au lecteur qui peut alors se laisser emporter dans le récit et se sentir impliqué.

Cette implication, mais aussi la propension du texte à faire travailler son imaginaire, engagent le lecteur dans le livre. Nous offrons une histoire plus dense et moins anecdotique.

Ressources mentionnées dans l'épisode

De Cape et de Crocs, Ayrolles et Masbou

Pulp Fiction, de Quentin Tarantino

Conseils Du Dimanche, ma newsletter hebdomadaire (qui, depuis longtemps, ne part pas seulement le dimanche)

Jan 25, 202311:49
Episode 28 | Connaissez-vous votre sensibilité d'auteur ?
Jan 24, 202312:02
Episode 27 | Faire de l'envie et de la comparaison un moteur

Episode 27 | Faire de l'envie et de la comparaison un moteur

Les autres auteurs, parfois nos propres amis, des gens avec qui l'on s'est formé ou des amis qui se sont lancés en même temps que nous, produisent aussi. Parfois plus vite ou mieux. Leur succès peut nous faire ressentir de l'agacement, de la jalousie, une forme d'envie ou le découragement de la comparaison. Balzac lui-même écrivait à propos des descriptions paysagistes d'un auteur de son époque qu'elles pouvaient décourager quiconque de s'exercer à la description paysagiste (cf. Écrits sur le roman, Balzac).

Cette comparaison est un piège lorsqu'elle reste purement émotive et qu'elle oublie les circonstances des autres auteurs. Nous n'exerçons pas tous dans les mêmes conditions. Certains souffrent de conditions physiques qui limitent leur temps de concentration quotidien. D'autres ont un travail ou une famille qui prennent leur temps. Nous n'avons pas les mêmes priorités, les mêmes enjeux ou les mêmes aspirations.

Je m'en suis rendu compte en demandant un jour à une ancienne participante de mes ateliers comment allait son écriture. "Mes livres se vendent bien", m'a-t-elle répondu. J'ai réalisé à quel point les motivations et les perceptions de deux auteurs pouvaient être différentes. Je m'attendais à ce qu'elle me parle de sa pratique, de l'état de ses projets créatifs en cours, pas du volume de ses ventes. Et je précise qu'il n'y a rien de péjoratif dans le fait de jauger l'état de son écriture à la santé de ses ventes. Je souligne simplement les nuances qui teintent nos pratiques, nuances qui se retrouvent ensuite dans nos efforts. Passons-nous du temps à étudier le style ou à étudier le marketing ? À écrire notre prochain livre ou à promouvoir le livre actuel ? À courir les éditeurs ou à correspondre avec nos lecteurs ?

Une différence toute simple sur ce qui nous paraît qualifier l'état de notre écriture se traduit dans toutes nos décisions, toutes nos actions et, en fin de chaîne, sur nos résultats. Un auteur pour qui il est important d'être édité par un éditeur prestigieux, qui jauge sa réussite au nombre d'articles qui parlent de son livre dans la presse généraliste n'aura ni la même stratégie ni les mêmes résultats qu'un auteur qui jauge sa réussite au nombre de lecteurs dont il bouscule la vision du monde, par exemple.

Lorsque vous ressentez l'envie de vous comparer, souvenez-vous toujours qu'un livre n'est qu'une portion visible infime de la réalité qui détermine le travail d'un auteur.

Souvenez-vous aussi que l'envie que vous ressentez est rarement l'envie d'être à la place de l'envié. Elle est bien plus souvent un rappel d'une dissonance entre vos aspirations et vos actions. C'est pas "je voudrais être à sa place" mais "je voudrais être à ma place". Quand vous reconnaissez cet écart entre ce que vous désirez et ce que vous faites, vous avez le champ libre pour ajuster et l'envie, loin de devenir un venin, se transforem en tonifiant de votre pratique.

Jan 23, 202314:23
Epsiode 26 | Vision et Objectifs

Epsiode 26 | Vision et Objectifs

Pourquoi écrivez-vous ? Pourquoi voulez-vous publier ?

Ça peut être vertigineux et parfois décourageant de voir la distance qui nous sépare de notre rêve. D'un côté cela nous fait du bien. On se projette, on se sent aligné, on se dit "ah oui, ce serait vraiment génial". D'un autre côté, cela impose une pression importante sur notre pratique. On regarde chaque projet à-travers le filtre de notre rêve, en se demandant "est-ce que ça me rapproche de ce que je veux ou est-ce que je m'en éloigne ?" et chaque jour qui passe où l'on n'est pas dans notre idéal peut nous donner un sentiment d'échec.

C’est pour éviter ce sentiment que l’on veille à définir une vision, qui est comme un cap vers lequel on tend, et des objectifs qui sont des projets d’écriture concrets que l’on réalise pour à la fois nous rapprocher de notre idéal et à la fois nous aider à mieux identifier ce que l’on aime/n’aime pas, ce qui nous motive/nous décourage, les projets qui nous épanouissent/nous laissent indifférent.

C’est dans la rencontre avec la réalité des projets réalisés que nous précisons la vie d’auteur que nous avons envie de vivre. C’est en définissant clairement cette vie idéale que nous donnons du sens à nos projets.

En apprenant à utiliser ces deux outils comme des instruments de navigation de nos carrières, nous canalisons nos efforts et notre pratique. Nous réalisons des projets et nous renforçons la satisfaction globale que nous permet de ressentir notre écriture. C’est à la rencontre de ces deux axes que nous trouvons des carrières durables.


Ressources mentionnées :

https://anaelverdier.com/mastermind/

Jan 20, 202313:08
Epsiode 25 | L’auteur légitime, responsable et compétent
Jan 19, 202313:54
Episode 24 | Le délicat équilibre entre l'écriture commerciale et l'écriture créative

Episode 24 | Le délicat équilibre entre l'écriture commerciale et l'écriture créative

En tant qu'artistes professionnels, nous sommes pris dans un constant tiraillement entre la nécessité de cultiver notre "voix" et la nécessité de générer un revenu.

Si quelques projets nous permettent de travailler sur ces deux aspects de notre production en même temps, la plupart tendent d'un côté plutôt que de l'autre. Simplement parce que cultiver notre voix nous demande de prendre des "risques artistiques" (je mets des guillemets parce que je ne suis pas sûr de ce qui est risqué) et de tenter de choses qui pourraient ne pas fonctionner commercialement, juste pour élargir notre champ créatif, expérimenter avec des idées et avec des formes. Et parce qu'assurer notre revenu nous demande d'aller vers des choses plus sûres (relativement, hein, on parle quand même d'art et de créativité), donc plutôt des structures dramatiques éprouvées, des tropes plébiscités par les lecteurs de notre genre, et des styles narratifs confortables pour les lecteurs.

Chaque décision qui nous éloigne de ce qui "marche" augmente la probabilité qu'on soit en train de se tirer une balle dans le pied. Mais si l'on ne fait que des choses qui marchent, c'est-à-dire qui ont été faites et validées par le public, on risque de produire une histoire tellement attendue et banale qu'elle fera un flop. Le dilemme est total.

Croire qu'on trouvera une réponse toute faite et définitive à cette question est illusoire aussi la conversation portera plutôt sur les différents versants de la question et explorera différents critères permettant de décider si l'on souhaite consacrer du temps à un projet et ce que l'on en attend. Rien n'est pire en effet que l'indécision -- les projets stagnent, nous stagnons, rien ne progresse dans l'indécision. Nourrir la réflexion autour des paradoxes qui sont au cœur de toute carrière artistique évitera une lecture trop binaire et polarisée de la situation. C'est dans la nuance que l'on construit les solutions durables.

Jan 18, 202311:44
Episode 23 | Ralentir l’action, amplifier l’émotion

Episode 23 | Ralentir l’action, amplifier l’émotion

Le problème avec la mécanique du récit quand elle est centrée sur l'action, c'est qu'elle tombe rapidement dans quelque chose de creux. Si on se contente de remplir les cases par exemple du voyage du héros, on peut ne jamais rien faire ressentir au lecteur. On aura bien un arc de transformation, on aura bien un personnage qui vit des choses qui le font évoluer mais aucune garantie de faire vibrer la moindre corde émotionnelle chez le lecteur.

C'est précisément pour s'installer dans les émotions que le lecteur vient au livre, pour voir chez les personnages ce qu'ils ressentent mais ne prennent pas le temps de vraiment vivre. On lit pour ralentir. On lit pour réveiller en soi les sensations que l'on néglige dans notre quotidien. Quand vous lisez un roman d'aventure c'est pour ressentir l'exaltation de l'épopée, le courage, la peur, le désespoir. Quand vous lisez une histoire d'amour, c'est pour ressentir l'attirance, le désir, l'ambivalence, l'extase, la déception, la souffrance de la rupture, le soulagement des retrouvailles. Quand vous lisez un policier c'est pour ressentir la concentration, la curiosité, le plaisir de faire des liens, de dénouer des nœuds, la crainte de ne pas réussir à élucider le mystère à temps, la tension de l'incertitude….

Quand on comprend l'histoire comme une série d'expériences émotionnelles, cela nous ouvre tout un nouveau champ de jeu et d'exploration littéraire. On n'a pas besoin de multiplier les effets, pas besoin de mille rebondissements. Il suffit de jouer avec le contexte et les circonstances, de jouer avec ce qui arrive de sorte à faire évoluer ce vrombissement de l'émotion.

Références mentionnées dans l'épisode

Comment écrire un film en 21 jours, Viki King

Jan 17, 202310:44
Episode 22 | Donner de la densité à un projet d'écriture

Episode 22 | Donner de la densité à un projet d'écriture

Au tout début d'un projet, on n'a qu'un personnage, ou une situation, ou un contexte... Certains ont des idées d'univers, d'autres des idées de scènes. Certains voient une personne dans la rue et imaginent ses rêves, ses désirs, ses peurs, ses blocages. Cet imaginaire est un point de départ qui peut venir spontanément ou être provoqué par un appel à texte, l'envie de trouver quelque chose à écrire, une opportunité de partenariat.

Mais un point de départ ne fait pas une histoire. Nous le savons quand nous essayons d'écrire un synopsis à partir de notre personnage ou de notre scène initiale, de notre univers ou de notre concept. Nous nous essoufflons vite. Nous tournons en rond. Nous répétons les mêmes idées. Ou nous prenons le temps, avant d'écrire, de tenter d'élargir, à partir de l'idée, un univers, une galerie de personnages, la promesse d'une intrigue. Nous modifions le projet en périphérie. "Et si le garçon était une fille ? Et s'il vivait à Paris plutôt qu'à Bordeaux ? Et s'il détestait sa mère plutôt que de l'adorer ?" mais rien ne sonne juste. Nous trouvons des idées mais il leur manque un ancrage. Elles n'ont pas de racines et ne peuvent pas pousser avec vivacité, vitalité. Elles sont sans force et sans support.

Donner de la densité c'est lui créer un ancrage, lui donner des racines. Plutôt que de les lui donner, c'est trouver celles qui sont déjà là, en nous, discrètes, cachées sous l'idée de départ. Dans cet épisode, je partage la méthode qui me donne les meilleurs résultats quand je cherche le noyau d'une idée, ce cœur palpitant capable de donner vie à toute une histoire en évitant l'artifice et l'arbitraire.

Il n'y a rien d'arbitraire dans nos choix d'écriture. Tous plongent dans notre psyché, dans ce qui est important pour nous, dans notre manière de vibrer avec le monde. C'est cette vibration que l'on cherche à identifier dans l'exercice d'aujourd'hui.

Ressources mentionnées dans l'épisode :

Pour le stage de nouvelles : https://anaelverdier.thrivecart.com/stage-nouvelles/

Lynda Barry est une reine de la créativité.

La newsletter de Chuck Palahniuk.


Jan 16, 202311:59
Episode 21 | Bons jours, mauvais jours

Episode 21 | Bons jours, mauvais jours

Il y a des jours avec et des jours où vous avez juste envie de vous enfouir sous la couette avec un paquet de tagada et de la musique triste. Comme ça, sans raison. Il y a aussi les jours où rien ne va, où la chaudière tombe en panne, l'école fait grève, les enfants sont enragés et les impôts ont besoin d'un document que vous n'avez pas. 

Croire que notre productivité sera constante, nous attendre à sortir du texte à la régularité d'une machine, c'est oublier la dimension chaotique de notre condition humaine. Pour éviter d'ajouter à la difficulté que représente la nécessité de naviguer nos états, nous veillerons à modérer nos attentes vis-à-vis de nous-mêmes. Et l'auto-compassion commence par un truc très simple : reconnaître la variabilité de nos états et anticiper.

En définissant des modèles de journées avec et des modèles de journées sans, vous ajustez à l'avance vos attentes (nombre de mots à produire, tâches à accomplir) en fonction de votre état. À long terme, cela s'équilibrera, à court-terme vous vous libèrerez de la culpabilité et éviterez le burn-out quand vous tenterez de passer en force.

Jan 13, 202312:29
Episode 20 | De l'autre côté de l'effort

Episode 20 | De l'autre côté de l'effort

On a parfois à prendre l'effort comme une excuse pour ne pas bosser sur le projet. "Rhoolala, c'est dur, rhoooo je ne sais pas comment je vais continuer, rhooolala si je passais un peu plus de temps à faire un truc facile (comme rêvasser au projet au lieu d'écrire) ou si je changeais de projet, ce serait plus facile et je me sentirais mieux et ..." et on se fait croire que cette décision est autre chose qu'une réaction épidermique à la difficulté et une fuite de l'effort nécessaire pour réaliser n'importe quel projet créatif.

Dans cet épisode, je reviens sur l'idée selon laquelle difficile = pas bien et facile = bien. Vos projets réalisés, tous, se trouvent de l'autre côté de l'effort. Oui, c'est complexe et parfois compliqué d'écrire un livre. Si vous voulez inscrire votre pratique dans la durée et pouvoir prétendre à la prospérité, vous n'avez d'autre choix que d'accepter les sensations pas toujours agréables que cela demande. Parce qu'on ne peut pas faire le boulot seulement quand c'est facile et espérer construire un catalogue ambitieux, publier régulièrement ou entretenir la communauté de nos lecteurs.

En complément de cet épisode, vous pouvez lire l'email que j'ai envoyé hier à mes abonnés sur ce même sujet.

Pour vous abonner à la newsletter : https://cdd.anael.email/ pour recevoir mes réflexions directement dans votre boîte de réception en complément du podcast.

Rejoignez le mastermind : https://anaelverdier.com/mastermind/

Participez à mon prochain stage d'écriture de nouvelles.

Jan 12, 202312:26
Episode 19 | Pratique vs Projet

Episode 19 | Pratique vs Projet

Quelles différences entre la pratique de l'écriture et un projet d'écriture ?

Comment passe-t-on de l'une à l'autre ?

La pratique offre un espace d'exploration créative d'où peuvent émerger des idées, de la joie, de la curiosité et l'envie d'approfondir certaines pistes qui deviendront, pour certaines, des livres à part entière.

Le projet est un objectif tangible, concret, mesurable, qui demande de structurer l'écriture d'une manière qui favorise son achèvement.

En prenant conscience et en systématisant la façon différente dont vous abordez ces deux aspects de votre rapport à votre écriture, vous pouvez vous donner les outils et méthodes qui permettent d'inscrire votre écriture dans la durée et la rendent encore plus épanouissante.

C'est parce que l'on écrit que les idées viennent, et c'est parce que l'on traite les projets comme tels qu'ils aboutissent.


Jan 11, 202313:28
Episode 18 | Construire une carrière alignée

Episode 18 | Construire une carrière alignée

Éviter le burnout et la sécheresse créative n'est pas facile lorsque l'on poursuit une carrière artistique. Il faut à la fois prendre soin de notre vision (notre singularité artistique est, après tout, ce qui plaît à nos lecteurs) et prendre soin de nos résultats (pour payer nos factures !).

Hier je participais à un atelier de Claire Taylor sur l'alignement et elle utilise l'ennéagramme comme point de départ d'une réflexion que je résume comme suit : c'est en apprenant à reconnaître ce qui nous anime (notre désir et notre peur) et en structurant l'ensemble de notre pratique à partir de ce qui nous anime que l'on construit une carrière durable et épanouie.

Qu'entend-elle par "l'ensemble de notre pratique" ?

  • Les projets que l'on choisit
  • Notre manière de communiquer (la façade publique que nous choisissons de montrer aux lecteurs)
  • Les thèmes de nos histoires (les thèmes ne sont pas les sujets mais les grands concepts qui sous-tendent nos projets)
  • Nos protagonistes (et, évidemment, le conflit qui les anime)

On retrouve un peu de l'ID list de l'épisode 17, et aussi cette idée que la plateforme d'un auteur gagne à s'appuyer sur la manière dont celle-ci l'énergise. Oubliez les réseaux sociaux s'ils vous plombent. Peu importe ce que vous disent les experts. Souvenez-vous que les auteurs ont rencontré leurs lecteurs depuis l'Antiquité et que les réseaux sociaux ont, quoi, même pas vingt ans ?

Ce qui importe c'est d'être stratégique et intentionnel et d'apprendre à s'épanouir dans ce qui nous fait, en effet du bien. Et pour ça, plus nous aurons de filtres pour choisir ce qui a du sens dans notre pratique et ce qui n'en a pas (comme quand j'ai voulu vivre dans une chambre mansardée parce que c'est ce que font les "vrais auteurs" dans les romans du XIXe), mieux nous parviendrons à construire une carrière qui nous convienne.

Jan 10, 202315:23
Episode 17 | Développer sa singularité tout en répondant aux attentes du public
Jan 09, 202311:14
Épisode 16 | Saisons d'écriture

Épisode 16 | Saisons d'écriture

Notre parcours de vie, notre parcours d'auteur, est ponctué de différentes saisons. Alors que nous devenons à l'aise avec certains aspects de notre pratique, nous concentrons notre attention sur d'autres domaines.

Quand est-il nécessaire de nous concentrer sur le volume ?

Quand devons-nous veiller au détail ?

Quand laissons-nous ronronner notre production pour mettre notre attention sur les relations que nous entretenons avec nos éditeurs, nos agents, nos lecteurs ?

Dans la quête d'une pratique alignée, sereine, c'est une question centrale. Prendre conscience de là où nous en sommes nous permet de choisir les actions et les projets les plus susceptibles de nous accompagner dans cette étape précise de notre parcours.

C'est la raison pour laquelle toutes les formations ne sont pas en mesure de nous atteindre à tous les moments de notre carrière. C'est pourquoi certaines opportunités ne sont pas bonnes à saisir lorsqu'elles se présentent.

Votre parcours est singulier. Prenez le temps de reconnaître la saison d'écriture que vous êtes en train de vivre et ajustez vos attentes et votre pratique de sorte à ce qu'elles s'harmonisent le mieux possible avec votre évolution intime.

Le questionnaire de candidature au Mastermind vous aidera à mieux comprendre vos aspirations, à reconnaître la valeur de votre expérience et à nommer la prochaine étape de votre carrière ainsi que les obstacles qui vous ralentissent.

Si vous voulez en savoir plus sur le mastermind lui-même, suivez ce lien.

Jan 06, 202312:17
Episode 15 | Efficacité et Confiance en soi
Jan 05, 202312:27
Episode 14 | Promesses de transformation
Jan 04, 202311:43
Episode 13 | Objectifs, Stratégies et faire profession de l'écriture

Episode 13 | Objectifs, Stratégies et faire profession de l'écriture

La différence entre un métier et une profession est intéressante. Même si l'on utilise les deux mots de manière interchangeable, le cnrtl précise que le métier est une "activité manuelle ou mécanique nécessitant l'acquisition d'un savoir-faire, d'une pratique" tandis que la profession est une "activité, état, fonction habituelle d'une personne qui constitue généralement la source de ses moyens d'existence".

Les travailleurs de l'écrit et de l'art sont souvent pensés comme s'adonnant à un métier (quand ils ne sont pas simplement des passionnés occupés à un hobby) mais rarement à des professionnel.

On ne peut pas espérer inscrire notre pratique dans la durabilité si l'on n'y pense pas comme à une profession, tout simplement parce qu'écrire demande du temps (pas uniquement un temps productif mais aussi un temps de maturation des idées) et qu'il faut subvenir à ses besoins.

Penser comme un professionnel, c'est reprendre le contrôle de nos moyens de subsistance, notamment, mais pas uniquement, en remettant le lecteur au cœur de notre processus créatif, y compris en amont des projets. Les rituels de la nouvelle année offrent une excellente opportunité pour repenser nos priorités, nos objectifs, et nos moyens de les atteindre.

Dans cet épisode, je mentionne Notre Condition, d'Aurélien Catin, paru chez Riot Éditions.

Je parle aussi d'Andrew Simonet dont la série d'articles sur la logique de la loterie qui sous-tend nos professions et sur le système des subventions ont nourri une grande part de ma réflexion de ces derniers mois.

Les détails pour l'atelier de nouvelles des 21 et 22 janvier sont ici.

Comme d'habitude, si vous aimez ce podcast, s'il vous aide à penser autrement votre pratique, s'il vous encourage à vous inscrire dans une vision à long terme, durable et prospère, abonnez-vous sur votre plateforme préférée et partagez les épisodes qui résonnent le plus avec vous ! Plus nous serons nombreux dans la discussion plus elle sera riche et intéressante.

Jan 03, 202311:13
Episode 12 | Paradoxes et IA
Dec 24, 202215:20